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  • Photo du rédacteurMarie

1 femme = 1 sage-femme

Vous n’avez pas pu passer à côté, tellement la vague a été déferlante…


A trop tenter d’écoper seule, de colmater les brèches, de se battre contre l’ignorance et la rentabilité, de subir parce qu’on n’a pas le temps de faire une pause pour prendre suffisamment de recul, d’enchaîner comme on peut car la vie n’attend pas…


Un moment on se fait submerger et la claque de la vague peut être l’occasion de nous sonner et de nous faire réfléchir.

Que s’est-il passé ?

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Quelle est notre part de responsabilité ?

Et est-ce qu’on continue de la même manière…


Anna Roy est sage-femme et accompagne les femmes en libéral et les naissances en salle de travail à l'hôpital.

Moi j’étais dans le service suivant, en réa-néonat. Celui où l’on accueille toutes les naissances qui ne se sont pas déroulées aussi bien que prévu.

Des parents et des bébés déjà hébétés et meurtris par l’étape précédente.


Moi aussi j’ai eu le sentiment parfois de frôler la maltraitance malgré moi : n’avoir que 5 minutes pour écouter une confession qui en méritait dix fois plus, interrompre 20 fois un soin pour gérer une urgence, une brady, le téléphone, ne pas respecter le rythme d’un enfant quand il y en a 4 à faire boire…


Et pour éviter ça, j’ai fait tampon pendant des années, j’ai pris sur moi, j’ai travaillé différemment, suscitant parfois l’incompréhension des collègues, je suis restée plus tard après ma garde pour finir correctement ma prise en charge, j’ai fait passer ma pause après, j'ai déjeuné à 16h (comme tant d'autres).

Pour tenir et ne pas avoir trop honte, j’ai pris le temps d'expliquer aux parents pourquoi je ne pouvais pas être suffisamment disponible.

Je me suis excusée auprès d’eux de ne pas leur offrir des soins de qualité et comme ils sont adorables, ils ont supporté et compatis alors que c’était eux qui subissaient concrètement cette violence.


C’est ce qui m’a poussé à quitter l'hôpital.

Avec le sentiment de baisser les bras, d’avoir échoué et de les abandonner, parents et bébés, pour me protéger moi-même et arrêter de cautionner cette façon de soigner.


La colère des soignants gronde, la rumeur enfle…


Il faut des témoignages comme celui d’Anna pour délier les langues, faire passer le message et commencer à changer les choses.

Donner la vie (mais aussi accompagner la mort) n'accepte aucune concession et ne devrait pas être envisagé à la légère.

C'est à la base de notre existence et de notre humanité.


Prendre en soins et accompagner qualitativement la naissance de nos enfants, leur développement et leur croissance ne devrait pas être une option.

Les infirmières puéricultrices se retrouvent également dans le message d'Anna et veulent aussi monter au créneau.


Je vous encourage à aller écouter le témoignage d'Anna dans le dernier podcast de @lamatrescence (https://clementinesarlat.com/podcasts/la-matrescence/).

Retrouvez également son appel sur Brut.


C'est aussi un plaisir de voir se multiplier sur les réseaux les photos de cette belle affiche colorée qui envahit les murs de Paris.


Enfin, n'oubliez pas... signez la pétition !



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